Publié le 11/10/2010 dans Nord Eclair.
Depuis deux ans, José Defebvre, professeur de mécanique, prépare les élèves qui le souhaitent au brevet d'initiation à l'aviation. Au printemps, l'un d'eux, Loïc Bondois, passera son brevet de pilote.
CÉCILE RUBICHON > tourcoing@nordeclair.fr
Son baptême de l'air, Loïc Bondois l'a fait en catimini. De peur qu'on lui dise non, un jour de vacances en Provence, il s'est échappé, 250 francs de sa tirelire dans la poche. « Je voulais juste décoller ». Il a volé, en motoplaneur. Il avait dix ans.
Dix ans plus tard, il est sur le point d'obtenir son brevet de pilote planeur, soulevé par la même passion enfantine. « On m'a toujours dit que c'était inaccessible, trop cher. » Mais le jeune homme a les idées bien arrêtées et les pieds sur terre. Il n'abandonne pas. En 3e, ses professeurs l'orientent vers une seconde générale, lui préfère assurer un BEP. Il choisit électronique sans vraiment savoir ce qu'il va en faire. Ses parents ne veulent plus le voir traîner avec ses copains. Il ira donc au lycée à Tourcoing, à Colbert, et non à Mons. Une chance.
Un enseignant lui présente José Defebvre, professeur de mécanique, passionné d'avions et de bateaux, «c'est pareil ». Ce mécanicien du vent, diplômé pour former au brevet d'initiation à l'aéronautique (BIA), se bat alors depuis 5 ans pour ouvrir une classe de préparation au BIA à Colbert.
Depuis deux ans, il donne deux heures de cours par semaine entre midi et deux. Loïc, qui avait tenté l'épreuve une fois en la préparant seul, « avec des documents trouvés sur internet », est de la première « promotion ». José Defebvre leur fait bosser l'aérotechnique, l'aérodynamique, la navigation, l'histoire, la météorologie, les emmène au Bourget...
Un plus sur le CV
« C'est un plus sur leur CV », ce BIA, argumente le prof. Ses élèves sont convaincus. Cette semaine, deux ont reçu leur diplôme du directeur. L'un, en préparation au concours des grandes écoles, vise l'armée de l'air. L'autre, en BTS domotique, se voit travailler dans le bâtiment et voler à ses heures libres. Pour l'instant, ils se sont contentés de simulateurs de navigation, déjà reconnaissants d'avoir pu étudier l'aéronautique au lycée. Lamine, en BTS électronique, et Bilal, en terminal STI, passés à quelques points, retenteront leur chance et pourront peut-être piloter un mois à un coût modique. José Defebvre négocie en effet un partenariat avec l'aéro-club de Bondues.
Vers l'électronique embarquée
Loïc est le seul de ses élèves à avoir déjà volé seul. « Le permis moteur, c'est trop cher, mais le planeur, c'est comme un permis voiture. Et en plus, il y a des aides », rappelle-t-il à ses copains. À chaque épreuve réussie, il reçoit une bourse. Quand il a été « lâché », par exemple, après 15 heures de cours seulement. Là, il a eu les chocottes. « J'ai crié et puis continué à parler comme si l'instructeur était toujours avec moi. Je n'arrivais pas à trouver d'ascendance, j'avais peur de ne pas pouvoir revenir, alors j'ai atterri au bout de 10 mn », sourit-il. Mais « sous les applaudissements. Il paraît qu'on ne réussit jamais un aussi bel atterrissage que le premier parce qu'on est super concentré » . Depuis, il n'a volé que trois fois, à cause de la météo. Il devra maintenant attendre le printemps, mais il est patient et posé. Ça l'a aidé à trouver que faire après le lycée : une licence en électronique embarquée. Mais, raisonnable, il attend de voir ce que donne le BTS.
Son baptême de l'air, Loïc Bondois l'a fait en catimini. De peur qu'on lui dise non, un jour de vacances en Provence, il s'est échappé, 250 francs de sa tirelire dans la poche. « Je voulais juste décoller ». Il a volé, en motoplaneur. Il avait dix ans.
Dix ans plus tard, il est sur le point d'obtenir son brevet de pilote planeur, soulevé par la même passion enfantine. « On m'a toujours dit que c'était inaccessible, trop cher. » Mais le jeune homme a les idées bien arrêtées et les pieds sur terre. Il n'abandonne pas. En 3e, ses professeurs l'orientent vers une seconde générale, lui préfère assurer un BEP. Il choisit électronique sans vraiment savoir ce qu'il va en faire. Ses parents ne veulent plus le voir traîner avec ses copains. Il ira donc au lycée à Tourcoing, à Colbert, et non à Mons. Une chance.
Un enseignant lui présente José Defebvre, professeur de mécanique, passionné d'avions et de bateaux, «c'est pareil ». Ce mécanicien du vent, diplômé pour former au brevet d'initiation à l'aéronautique (BIA), se bat alors depuis 5 ans pour ouvrir une classe de préparation au BIA à Colbert.
Depuis deux ans, il donne deux heures de cours par semaine entre midi et deux. Loïc, qui avait tenté l'épreuve une fois en la préparant seul, « avec des documents trouvés sur internet », est de la première « promotion ». José Defebvre leur fait bosser l'aérotechnique, l'aérodynamique, la navigation, l'histoire, la météorologie, les emmène au Bourget...
Un plus sur le CV
« C'est un plus sur leur CV », ce BIA, argumente le prof. Ses élèves sont convaincus. Cette semaine, deux ont reçu leur diplôme du directeur. L'un, en préparation au concours des grandes écoles, vise l'armée de l'air. L'autre, en BTS domotique, se voit travailler dans le bâtiment et voler à ses heures libres. Pour l'instant, ils se sont contentés de simulateurs de navigation, déjà reconnaissants d'avoir pu étudier l'aéronautique au lycée. Lamine, en BTS électronique, et Bilal, en terminal STI, passés à quelques points, retenteront leur chance et pourront peut-être piloter un mois à un coût modique. José Defebvre négocie en effet un partenariat avec l'aéro-club de Bondues.
Vers l'électronique embarquée
Loïc est le seul de ses élèves à avoir déjà volé seul. « Le permis moteur, c'est trop cher, mais le planeur, c'est comme un permis voiture. Et en plus, il y a des aides », rappelle-t-il à ses copains. À chaque épreuve réussie, il reçoit une bourse. Quand il a été « lâché », par exemple, après 15 heures de cours seulement. Là, il a eu les chocottes. « J'ai crié et puis continué à parler comme si l'instructeur était toujours avec moi. Je n'arrivais pas à trouver d'ascendance, j'avais peur de ne pas pouvoir revenir, alors j'ai atterri au bout de 10 mn », sourit-il. Mais « sous les applaudissements. Il paraît qu'on ne réussit jamais un aussi bel atterrissage que le premier parce qu'on est super concentré » . Depuis, il n'a volé que trois fois, à cause de la météo. Il devra maintenant attendre le printemps, mais il est patient et posé. Ça l'a aidé à trouver que faire après le lycée : une licence en électronique embarquée. Mais, raisonnable, il attend de voir ce que donne le BTS.